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La conjuration antichrtienne 4 - La rforme ( protestante ) , fille de la renaissance

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Vous trouverez ici tous les chapitres que nous mettons progressivement en ligne de “La Conjuration antichrétienne“. Cette œuvre approuvée par le Pape Saint PIE X nous éclaire plus que jamais sur la situation actuelle Dans son livre La Réforme en Allemagne et en France, un ancien magistrat, M. le comte J. Boselli, raconte que M. Paulin Paris, un des savants les plus érudits sur le moyen âge et l’un de ceux qui le connurent le mieux, dit un jour en sa présence, à un interlocuteur qui s’étonnait de la grande différence de la France moderne avec celle d’autrefois, « obscurcie par les ténèbres du moyen âge » : « Détrompez-vous, le moyen âge n’était pas si différent des temps modernes que vous le croyez : les lois étaient différentes, ainsi que les moeurs et les coutumes, mais les passions humaines étaient les mêmes. Si l’un de nous se trouvait transporté au moyen âge, il verrait autour de lui des laboureurs, des soldats, des prêtres, des financiers, des inégalités sociales, des ambitions, des trahisons. CE QUI EST CHANGÉ, C’EST LE BUT DE L’ACTIVITÉ HUMAINE. » On ne pouvait mieux dire. Les hommes du moyen âge étaient de même nature que nous, nature inférieure à celle des anges et de plus déchue. Ils avaient nos passions, se laissaient comme nous entraîner par elles, souvent à des excès plus violents. Mais le but était la vie éternelle : les moeurs, les lois et les coutumes s’en étaient inspirées; les institutions religieuses et civiles dirigeaient les hommes vers leur fin dernière, et l’activité humaine se portait, en premier lieu, à l’amélioration de l’homme intérieur. Aujourd’hui, - et c’est là le fruit, le produit de la Renaissance, de la Réforme et de la Révolution, le point de vue a changé, le but n’est plus le même; ce qui est voulu, ce qui est poursuivi, non par des individus isolés, mais par l’impulsion donnée à toute l’activité sociale, c’est l’amélioration des conditions de la vie présente pour arriver à une plus grande, à une plus universelle jouissance. Ce qui compte comme « progrès », ce n’est point ce qui contribue à une plus grande perfection morale de l’homme, mais, ce qui accroît sa domination sur la matière et la nature, afin de les mettre plus complètement et plus docilement au service du bien-être temporel. Pour atteindre ce bien-être, ont été successivement proclamées nécessaires l’indépendance de la raison vis-à-vis de la Révélation, l’indépendance de la société civile vis-à-vis de l’Eglise, l’indépendance de la morale vis-à-vis de la loi de Dieu : trois étapes dans la voie du PROGRÈS poursuivi par la Renaissance, la Réforme et la Révolution. Il ne faut pas croire que les humanistes, littérateurs et artistes, dont nous avons vu les aberrations au triple point de vue intellectuel, moral et religieux, ne formassent que de petits cénacles clos, sans écho, sans action au dehors. D’abord, les artistes pariaient aux yeux de tous; et lors que, pour ne prendre que cet exemple, Filarète emprunta à la mythologie la décoration des portes de bronze de la basilique de Saint-Pierre, il n’édifia certainement pas le peuple qui s’y rendait. De plus, c’est à la cour des princes que les humanistes avaient leurs académies; c’est là qu’ils composaient leurs livres; c’est là qu’ils répandaient leurs idées, qu’ils étalaient leurs moeurs; et c’est toujours d’en haut que descend tout mal et tout bien, toute perversion comme toute édification. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si la Réforme; qui fut une première tentative d’application pratique des idées nouvelles émises par les humanistes, fut reçue et propagée avec tant d’ardeur par les princes en Allemagne et ailleurs et si elle trouva dans le peuple un si facile accueil. La résistance fut assez faible en Allemagne; elle fut plus vigoureuse en France. Le christianisme avait pénétré plus profondément dans les âmes de nos pères que partout ailleurs; combattu en théorie par les humanistes, il survécut plus longtemps dans la manière de vivre, de penser et de sentir. De là, chez nous, une lutte plus acharnée et plus prolongée.

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