Dans un numéro d'Envoyé spécial diffusé jeudi soir, plusieurs femmes – quatre, dont trois à visage découvert – ont témoigné contre l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, l’accusant de viols et d’agressions sexuelles. Ces femmes ne se connaissent pas, elles ne se sont jamais rencontrées, est-il expliqué dans l’enquête réalisée par la journaliste Virginie Vilar, débutée en plein mouvement #MeToo, à l’automne 2017. Mais elles ont toutes pour point commun d’avoir croisé l’ex-vedette de TF1, lorsqu’elles étaient plus jeunes, et d’avoir gardé le silence pendant très longtemps sur les faits évoqués, tous prescrits et qui remonteraient pour certains à plus de 30 ans. Depuis la diffusion de l’enquête, d’autres femmes ont également mis en cause Nicolas Hulot. Ce matin l’ancienne militante Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) Pauline Lavaud a affirmé au micro de BFM-TV avoir été écartée de la campagne de Nicolas Hulot pour la primaire interne d'EELV en 2011 car “elle l'excitait trop“, révélant ainsi l'identité de l'homme qu'elle évoquait anonymement dans un tweet posté en 2017 lors de l'éclatement de l'affaire #MeToo ou #BalanceTonPorc. Par ailleurs, la journaliste Elise Lucet a expliqué ce matin avoir eu “depuis, d'autres conversations avec des femmes qui n'ont pas encore témoigné, parce que ce n'est pas encore le moment pour elles. Ces femmes sont en train de réfléchir à savoir si elles vont témoigner. Et je pense qu'à un moment ou à un autre, elles témoigneront“ a-t-elle indiqué. “Nous ne laisserons traîner notre client dans la boue dans ces conditions“ a réagi ce vendredi Alain Jakubowicz, l’avocat de l’ancien animateur télé qui réfute toutes les accusations et qui est présumé innocent. Au micro de RTL, celui-ci a par ailleurs estimé que l'émission avait voulu “faire le procès de Nicolas Hulot et le condamner à vie“. La veille, l’ancien ministre d’Emmanuel Macron s’était invité sur le plateau de BFM-TV pour annoncer son retrait définitif de la vie publique et dénoncer formellement “des accusations purement mensongères“, des journalistes “procureurs“. C’est la même défense qu’il avait utilisée, quatre ans plus tôt, en février 2018, au moment où le magazine Ebdo s’apprêtait à révéler une plainte pour viol qu’avait déposée contre lui, en 2008, Pascale Mitterrand, la petite fille de François Mitterrand, pour des faits survenus en 1997 mais prescrits. L’affaire avait alors été classée sans suite. Mais elle avait fait l’effet d’une déflagration a expliqué l'une des femmes qui a décidé de parler dans l’enquête diffusée sur France 2. Une enquête et des accusations qui font également réagir la classe politique. La vice-présidente du Sénat et ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol a estimé que Nicolas Hulot “a bénéficié d'un soutien scandaleux de la part de tous ses collègues“ au gouvernement en 2018. La sénatrice as igné avec près de 300 femmes politiques une tribune publiée dans Le Monde demandant à ce que le monde politique “assume ses responsabilités“, écarte “les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs“ et fasse “preuve d'exemplarité dans les désignations“. “La parole des femmes s'est libérée, mais à quand une libération de l'écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques ?“, questionnent-elles, avant de conclure : “Nous exigeons que le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #MeToo“. Depuis l’initiative a fait tache d’huile et a ouvert la voie à un flot de témoignages sous le hashtag #MeTooPolitique sur les réseaux sociaux. Invités : - Astrid de Villaines, cheffe du service politique - “Huffington Post“ - Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique - “France Télévisions“ - Lorraine de Foucher, journaliste - “Le Monde“ - Frédéric, directeur général Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de “La fracture“ Retrouvez-nous sur : | Notre site : | Facebook : | Twitter : Pas un événement important qui ne soit évoqué, expliqué et analysé dans C dans l’air. Tout au long de la semaine, les deux journalistes donnent les clés pour comprendre dans sa globalité un événement ou un sujet de première importance, en permettant aux téléspectateurs d'intervenir dans le débat ou de poser des questions par SMS ou Internet. Caroline Roux est aux commandes de l'émission du lundi au jeudi et Axel de Tarlé prend le relais le vendredi et le samedi. Diffusion : tous les jours de la semaine à 17 h 45 Rediffusion : tous les jours de la semaine à 22 h 30 Format : 65 minutes Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé Réalisation : Pascal Hendrick, Jean-François Verzele et Jacques Wehrlin Production : France Télévisions/Maximal Productions
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