S’il est une artiste qui suit ses instincts aussi pleinement qu’elle réfléchit consciencieusement à tout ce qu’elle entreprend, c’est bien elle : totalement investie dans sa musique, débordant largement le cadre des obédiences jazz, toutes antennes dehors et sensible à son environnement personnel autant qu’aux cadres sociaux qui l’entourent, @MeshellOfficial est ce qu’on pourrait appeler une « tête trouveuse », par opposition à la vanité de certaines quêtes débouchant sur une impasse. Tout est chez elle denrée de première nécessité : sa basse, sa voix, les riffs, les motifs répétitifs, l’électronique, l’ordinateur, le blues, le jazz, la soul, le rap, le hiphop, la folk, l’Afrique ancestrale, les droits civiques et la place de la femme noire dans la société américaine. De cette longue liste d’ingrédients qui relèvent autant de la forme que du fond, elle est parvenue à créer son univers musical, servi par un « truc en plus » qui surprend, déroute et finit presque toujours par séduire. En secouant avec finesse le cocotier des musiques actuelles où son talent de productrice l’aide à accoucher d’expériences sonores inédites, Meshell Ndegeocello réaffirme que la musique est une aire de liberté totale, sans tabous, sans limites stylistiques mais qui doit savoir parler au coeur et au corps du profane. En résolvant de façon inattendue les questions qu’elle pose, elle devient la « déesse ex machina » des temps modernes. Meshell Ndegeocello (basse, claviers, chant) Jebin Bruni (claviers, chant) Chris Bruce (guitare) Kyle Miles (basse) Abraham Rounds (batterie, chant) Justin Hicks (chant) 🎬 © Jean-Marc Birraux
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