4 septembre 2022 - Symposium conjoint avec l'Académie nationale de Pharmacie de France Vaccins : de la conception à la pharmacovigilance Utilisation de nanotechnologies pour la délivrance des ARN: les leçons et perspectives des vaccins contre la COVID-19 Patrick COUVREUR (Université Paris-Saclay), membre étranger de l'ARMB et membre titulaire honoraire de l’AnP Les catastrophes sanitaires sont parfois à l’origine de grandes découvertes qui, en apportant une contribution importante à la prévention ou au traitement de maladies graves peuvent faire date dans l’histoire médicale de l’humanité. C’est le cas de l’épidémie du SARS-CoV-2 : la découverte de vaccins ARNm représente, en effet, une révolution, à la fois scientifique et technologique. Le principe en est pourtant simple : un ARN-messager (ARNm) modifié est encapsulé au sein de nanoparticules lipidiques. La séquence codante de l’ARNm modifié permet de produire la protéine « spike » du virus et induire l’immunité vaccinale, tandis que la nanoparticule lipidique va servir de transporteur pour délivrer l’ARNm à l’intérieur des cellules immunocompétentes. L’exposé traitera de ce dernier aspect. Les acides ribonucléiques utilisés pour la vaccination (ARNm) ou pour le développement de nouveaux médicaments (ARNm, ARN interférents, microARN) sont, en effet, des biomolécules particulièrement fragiles, sensibles aux exo- et endonucléases ; leur poids moléculaire élevé et leur caractère polyanionique sont autant de freins à leur pénétration intracellulaire. C’est la raison pour laquelle les vaccins et médicaments à base d’ARN ont mis tant de temps à se développer avant d’aboutir à une réalité clinique. Celle-ci est devenue aujourd’hui possible grâce au développement de nanoparticules lipidiques équipées de lipides ionisables. L’encapsulation dans des nanovecteurs a, en effet, constitué une étape décisive pour l’efficacité de l’ARN, en promouvant son export du compartiment endo-lysosomal vers le cytoplasme cellulaire. A côté de la vaccination, cette plateforme nanotechnologique ouvre maintenant des perspectives séduisantes pour l’application à d’autres vaccins mais aussi dans le domaine thérapeutique avec l’utilisation d’ARN-messagers ou de petits ARN interférents pour exprimer ou réprimer des protéines en vue de guérir des maladies graves dans le domaine de l’oncologie, des maladies neurologiques, cardiovasculaires ou encore en infectiologie.
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