Here is baritone Barry McDaniel singing “Chansons madécasses“ (Madagascar Songs) by Maurice Ravel. The poems are by 18th century Creole poet Evariste-Desire de Parny. 1. “Nahandove“ 2. “Aoua“ 3. “Il est doux“ Link to my Barry McDaniel playlist: “Nahandove, ô belle Nahandove! L'oiseau nocturne a commencé ses cris, la pleine lune brille sur ma tête, et la rosée naissante humecte mes cheveux. Voici l'heure: qui peut t'arrêter, Nahahndove, ô belle Nahandove! Le lit de feuilles est préparé; je l'ai parsemé de fleurs et d'herbes odoriférantes; il est digne de tes charmes. Nahandove, ô belle Nahandove! Elle vient. J'ai reconnu la respiration précipitée que donne une marche rapide; j'entends le froissement de la pagne qui l'enveloppe; c'est elle, c'est Nahandove, la belle Nahandove! Reprends haleine, ma jeune amie; repose-toi sur mes genoux. Que ton regard est enchanteur! Que le mouvement de ton sein est vif et délicieux sous la main qui le presse! Tu souris, Nahandove, ô belle Nahandove! Tes baisers pénètrent jusqu'à l'âme; tes caresses brûlent tous mes sens; arrête, ou je vais mourir. Meurt-on de volupté, Nahandove, ô belle Nahandove? Le plaisir passe comme un éclair. Ta douce haleine s'affaiblit, tes yeux humides se referment, ta tête se penche mollement, et tes transports s'éteignent dans la langueur. Jamais tu ne fus si belle, Nahandove, ô belle Nahandove! [...] Tu pars, et je vais languir dans les regrets et les désirs. Je languirai jusqu'au soir. Tu reviendras ce soir, Nahandove, ô belle Nahandove!“ “Aoua! Aoua! Méfiez-vous des blancs, habitants du rivage. Du temps de nos pères, des blancs descendirent dans cette île ; on leur dit: Voilà des terres, que vos femmes les cultivent. Soyez justes, soyez bons, et devenez nos frères. Les blancs promirent, et cependant ils faisaient des retranchements. Un fort menaçant s'éleva ; le tonnerre fut renfermé dans des bouches d'airain ; leurs prêtres voulurent nous donner un Dieu que nous ne connaissons pas ; ils parlèrent enfin d'obéissance et d'esclavage: Plutôt la mort ! Le carnage fut long et terrible ; mais, malgré la foudre qu'ils vormissaient, et qui écrasait des armées entières, ils furent tous exterminés. Aoua! Aoua! Méfiez-vous des blancs! Nous avons vu de nouveaux tyrans, plus forts et plus nombreaux, planter leur pavillon sur le rivage: le ciel a combattu pour nous; il a fait tomber sur eux les pluies, les tempêtes et les vents empoisonnés. Ils ne sont plus, et nous vivons libres. Aoua! Aoua! Méfiez-vous des blancs, habitants du rivage.“ “Il est doux de se coucher, durant la chaleur, sous un arbre touffu, et d'attendre que le vent du soir amème la fraîcheur. Femmes, approchez. Tandis que je me repose ici sous un arbre touffu, occupez mon oreille par vos accents prolongés. Répétez la chanson de la jeune fille, lorsque ses doigts tressent la natte ou lorsqu'assise auprès du riz, elle chasse les oiseaux avides. Le chant plaît à mon âme. La danse est pour moi presque aussi douce qu'un baiser. Que vos pas soient lents; qu'ils imitent les attitudes du plaisir et l'abandon de la volupté. Le vent du soir se lève; la lune commence à briller au travers des arbres de la montagne. Allez, et préparez le repas.“
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