Le jeudi 29 février à 18h, nous avons eu le plaisir d’accueillir pour une conférence les sociologues Théo Boulakia et Nicolas Mariot, les auteurs de « L’Attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020 ». La conférence était présentée par Elba Rahmouni. « Aucune population ne se met au garde-à-vous comme ça, en 2 ou 3 jours » écrivait le docteur Jean-Hervé Bradol lors d’un entretien publié dans Médiapart trois jours après le début du premier confinement en France pendant la pandémie de Covid-19. Souvent les populations auprès desquelles nous travaillons nous montrent que même en situation de catastrophe sanitaire, elles ne sont pas prêtes à changer leurs habitudes sur une simple demande des autorités. D’ailleurs, le recours à ce genre de demandes n’est-il pas le signe que les acteurs de santé n’ont rien d’autre à proposer (traitements, vaccination par exemple) ? Pendant les 55 jours du premier confinement (17 mars – 11 mai 2020), il y eut en France 21 millions de contrôles au nom de l’état d’urgence sanitaire et 1,1 million d’amendes. Théo Boulakia et Nicolas Mariot expliquent que la surveillance massive propre au confinement à la française présentée comme la seule option possible contraste avec d’autres pays qui ont fait des choix moins contraignants et menant parfois à de meilleurs résultats. Pour les auteurs, la décision par les Etats de l’enfermement est finalement « moins le produit de bonnes intentions que de vieilles habitudes » d’autoritarisme propres à l’histoire de chaque pays. En tant que citoyen face à un évènement inédit, pourquoi obéir ? Jusqu’où accepter de voir sa liberté réduite ? Prenant appui sur des sources diverses, dont l’enquête « La vie en confinement » (Vico), un questionnaire diffusé en ligne au moment même du premier confinement, auquel 16 000 personnes ont répondu Théo Boulakia et Nicolas Mariot traitent ces questions de manière pratique. Ils définissent six catégories d’individus : les claustrés, les légalistes, les exemplaires, les insouciants, les réfractaires, les protestataires face à cette « expérience d’obéissance de masse largement inédite ». Le lecteur découvre la fréquence des délations ainsi que la spécificité du confinement pour les femmes. Sommaire 00:00 Introduction 05:42 Les sources 09:09 Présentation générale du livre 18:01 Le confinement comme choix politique 30:13 Comment quantifier la sévérité des confinements ? 35:22 Aurait-on pu se passer du confinement ? 38:01 Où passer le prochain ? 41:07 L'art français du confinement 54:24 Question 1 : Les différents comportements face à l'enfermement 1:02:08 Question 2 : Quel intérêt de la part des autorités politiques et sanitaires pour cette enquête ? 1:10:01 Question 3 : Comment mesurer l'expérience réussie du confinement ? 1:17:01 Question 4 : Le confinement était-il la seule option ? 1:20:33 Question 5 : Les caractéristiques socio-économiques des profils de personnes confinées 1:27:22 Question 6 : A propos des habitus nationaux 1:32:14 Questions 7 et 8 : Le remboursement des amendes en Espagne. Le contrôle des grandes surfaces 1:37:06 Question 9 : Evolution des profils des personnes confinées ? 1:41:37 Question 10 : Y-a-t-il des travaux sur l'expérience de la traçabilité de masse ? 1:47:33 Question 11 : Y-a-t-il un type de personnes “altruiste“ ? 1:51:24 Question 12 : L'infantilisation due à l'attestation 1:56:57 Question 13 : Pourquoi ne pas nommer le livre “Une expérience de “coercition“ de masse ?“ 1:59:05 Conclusion Abonnez-vous à notre chaîne : 👉 Lien vers notre site web : Retrouvez nous sur les réseaux sociaux : Facebook : X : Linkedin :
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