Au début du printemps 1993, dans sa maison proche de Honfleur, France Gall reçoit Laurent Boyer et son équipe pour l’enregistrement de Fréquenstar. Le principe de cette émission de M6 est simple : un long entretien intimiste entre le présentateur et son invité, entrecoupé de brèves images d’archives. Un exercice plutôt rare dans la carrière de France Gall, l’artiste étant d’un naturel pudique et plus encline à chanter qu’à parler. Cette émission se fait dans un contexte assez particulier. Michel Berger, mari et auteur-compositeur de France Gall est décédé depuis huit mois, le 2 août 1992, alors qu’ils étaient tous deux au cœur de l’actualité musicale. Leur premier album de duos était sorti quelques semaines auparavant et ils s’apprêtaient à rejoindre les répétitions de leur nouveau spectacle : une tournée à deux voix, mêlant leur répertoire respectif, qui commencerait à la Cigale de Paris, parcourrait la francophonie, se poursuivrait à Paris-Bercy, et se prolongerait dans d’autres pays du monde, comme le Cambodge où le couple avait séjourné quelques mois auparavant. France Gall est très affectée par cette disparition et n’apparaîtra plus dans les médias avant longtemps. “La seule chose qui m’importait, c’est comment gérer le chagrin de mes enfants. Comment faire en sorte qu’ils retrouvent une joie de vivre et qu’ils trouvent à nouveau la vie belle. C’était uniquement ça qu’il y avait dans ma tête” déclarera-t-elle quelques années plus tard. Durant l’hiver, elle réapparaîtra au cours d’une émission puzzle dans laquelle une pléiade d’artistes et de personnalités publiques rend hommage à Michel Berger. Elle participera également au premier concert télédiffusé des Enfoirés, qui chantent cette année-là Starmania. Puis au printemps, elle annoncera sa série de concerts à Bercy, suivie de sa tournée, dans le journal de Paul Amar, sur France 2. Elle sera ensuite l’invitée spéciale de Nagui dans Taratata, puis celle de Laurent Boyer dans ce Fréquenstar. Le contexte particulier de ce tournage, c’est aussi la santé de la chanteuse, fébrile. Alors qu’elle sera contrainte de reporter ses premières dates parisiennes, on apprendra qu’elle devait se soigner d’un cancer. Elle assurera tout de même l’enregistrement-éclair d’une reprise de Mademoiselle Chang*. Puis elle n'apparaîtra plus dans les médias avant sa rentrée parisienne, le 10 septembre 1993. * Chanson écrite et interprétée par Michel Berger en 1981, que France enregistre au Théâtre De Paris le 5 mai 1993, dans des conditions live mais sans public. Le titre est mixé le jour-même, et le disque pressé dans la nuit, pour être proposé au public dès le lendemain matin.
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