Le savant français démontra que l’eau de mer pouvait éliminer les toxines souillant notre organisme. Son plasma est toujours disponible. Au début du siècle dernier, le biologiste autodidacte René Quinton, né en 1866 à Chaumes-en-Brie est (presque) aussi célèbre que Darwin (théoricien de l’évolution) et Pasteur (roi du vaccin). Le quotidien L’Intransigeant écrit alors : “Qu’est-ce qu’un sérum de Pasteur ? Un sérum particulier à une maladie et contre cette maladie (...). Qu’est-ce que l’eau de mer ? Un sérum qui n’attaque aucun microbe particulier, sinon qu’il donne à la cellule organique la force pour lutter contre tous les microbes“. Après un bac de sciences et un de lettres obtenus au lycée Chaptal à Paris, Quinton s’inspire d’abord... de Flaubert pour écrire romans et pièces de théâtre. Après une “année de césure“ passée à voyager dans des pays du pourtour méditerranéen, il revient au point de départ et s’intéresse cette fois à la paléontologie et à la biologie au Muséum d’histoire naturelle. Dès lors, les origines de la vie humaine deviennent son principal sujet d’étude. Un jour de 1895, une vipère engourdie par le froid pénètre dans son salon. Et lui souffle sa première théorie, la “loi de constance thermique“. Sous l’effet de la chaleur, le reptile retrouve rapidement son activité normale. Le jeune savant suppose alors qu’il doit exister une température optimale pour que l’activité vitale cellulaire s’exprime au maximum. Il estime donc que la vie animale est apparue dans les mers à partir du moment où elles ont atteint cette température idéale. Il croise ces affirmations avec les résultats de plusieurs expériences qui prouvent, selon lui, que le “milieu intérieur“ ou “vital“, c’est-à-dire l’ensemble des composants liquidiens (70 à 80 % de notre organisme), notamment le liquide interstitiel dans lequel baignent les cellules, tend à s’approcher, dans sa composition chimique et biologique, de celui de l’eau de mer, berceau de la vie. Cette composition serait donc optimale pour une activité cellulaire maximale (sa “loi de constance marine“). Il enchaîne avec la “loi de constance osmotique“, liée à la concentration saline dans ces mers qui ont vu naître la vie. Et conclut par la “loi de constance générale“, qu’il énonce ainsi : “en face des variations de tout ordre que peuvent subir, au cours des âges, ses différents habitats, la vie animale, apparue à l’état de cellule dans des conditions physiques et chimiques déterminées, tend à maintenir, pour son haut fonctionnement cellulaire, ces conditions d’origine“. “L’eau de mer est en sympathie avec chaque partie de notre corps“ Sa première expérience marquante, consista à injecter directement son “plasma marin“ - de l’eau de mer isotonique c’est-à-dire ajoutée d’eau de source distillée - dans l’organisme d’un chien de 10 kg, nommé... Sodium. En douze heures, le biologiste transfuse 6,6 kg d’eau salée à la place du sang. Le chien agonise durant 48 heures puis se remet sans aucune séquelle. Au bout de deux semaines, son sang se révèle même plus riche qu’avant l’expérience. Le plasma marin a permis, selon lui, une reconstitution rapide du tissu sanguin. Il aurait donc les mêmes propriétés physiologiques que celui des êtres vivants (source des éléments essentiels à l’activité cellulaire et renforcement des défenses immunitaires). Encouragé par ces résultats, Quinton conduit l’essai, avec succès, sur un malade de la typhoïde et un patient suicidaire. “Notre milieu organique est en osmose avec le milieu marin : l’eau de mer est en sympathie avec chaque infime partie de notre corps“, conclura le savant. Dans l’absolu, sa méthode vise à remplacer “l’eau polluée“ de notre milieu intérieur (souillé par les déchets organiques, les pollutions alimentaire et environnementale ou le stress qui acidifient le sang, provoquant des maladies), par de l’eau marine saine. En mars 1907, il ouvre à Paris le premier dispensaire marin, dans le quartier Montparnasse, pratiquant des injections sur des nourrissons athrepsiques (en phase ultime de dénutrition) ou diarrhéiques. D’autres établissements ouvriront en province et même à l’étranger. Mobilisé dans l’artillerie dès le début de la Grande Guerre (son intrépidité sera récompensée de plusieurs décorations), le biologiste abandonne ses travaux et ses théories qui disparaissent avec lui, à partir de 1925. Il faudra attendre les années 1990 pour que les médecines naturelles s’intéressent à nouveau au plasma de Quinton. Lors de plusieurs colloques, des scientifiques défendent les résultats thérapeutiques du savant, obtenus sur l’anémie, les maladies de peau ou encore les grossesses difficiles. Il est possible aujourd’hui de profiter des vertus de la thérapie marine en buvant à raison de ¼ à ½ litre par jour (pas d’injection) de l’eau de mer isotonique, particulièrement recommandée pour les corps fatigués.
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