Evangile selon St Matthieu chapitre 18, verset 8 et 9 08 - Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel. 09 - Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu. Soeurs et frères, Arrêtons-nous sur ces deux versets de l’Evangile qui interpellent la raison et le cœur des hommes. Beaucoup leur reprochent leur radicalité et leur violence. A ceux-là, Jésus dirait que le péché est violent pour l’âme et radicales ses conséquences. Il leur dirait aussi qu’il faut voir dans la radicalité du remède la gravité de la maladie qui est combattue. L’homme vit bien souvent dans une léthargie spirituelle et oublie facilement que son ennemi n’est pas de sang et de chair comme lui, mais est constitué de puissances du monde de ténèbres, des esprits du mal qui sont dans les régions célestes et dont les actions sont redoutables. Ces deux versets ont donc la vocation de réveiller les âmes que la tiédeur et les compromis ont assoupies. Les réveiller afin qu’elles comprennent dans quel combat elles sont engagées et se décident à venir chercher auprès du Seigneur le secours et la force dont elles ont besoin pour vaincre. Lorsque l’homme pèche, le péché utilise son corps et ses facultés pour réaliser ses désirs mauvais. Cela signifie qu’il a investi et qu’il contrôle la volonté humaine puisqu’elle est le moteur de tout acte, de tout mouvement et de toute pensée… Dis-moi qui te dirige et Je te dirai de quelle nature seront tes actes et tes pensées. Aussi sœurs et frères: si nous ne voulons plus pécher, renonçons à notre volonté propre que le péché a saisie et rendue si mauvaise et confuse, car il vaut mieux pour nous entrer au Ciel amputés de cette volonté que de nous perdre avec elle. Oh ! bien sûr, rien n’est plus nécessaire que la volonté pour vivre, tout comme est nécessaire son bras ou ses yeux etc. ! C’est pourquoi l’appel de couper l’un ou l’autre, surtout s’ils nous conduisent au péché, apparaît radical. Jésus sais cela et c’est pourquoi Il veut nous conforter encore et toujours. Il ne veut pas nous laisser sans une volonté pour vivre et Jésus nous donne la sienne en échange du renoncement à la nôtre. Elle saura nous porter et nous dirigera divinement, avec amour. Comprenons que tous les maux qui accablent l’homme viennent de la perversion de sa volonté dépravée et gangrénée depuis la chute. C’est cette volonté si belle qui fut la cible du Mauvais. Voyez quelle grande puissance Dieu a donnée à l’homme en lui offrant le cadeau d’une volonté propre. Elle est souveraine de tout son être tant spirituel que matériel. Et tout comme pour une reine, elle a une cour qui l’entoure et oriente son gouvernement : ce sont les vertus et les qualités divines telles que la liberté, la mémoire, l’intelligence, l’obéissance, l’humilité, la charité, la raison, etc. qui entourent l’âme pour la porter au bien et à la sainteté et étendre ainsi la communion d’amour entre le Créateur et sa créature. Mais alors, qu’arrive-t-il lorsque la volonté reine est corrompue ? Toute sa cour est précipitée dans cette corruption et les vices prendront la place des vertus pour souiller l’âme et tout l’être. Or, rien qui soit souillé ne peut entrer dans le Royaume du Père. Aussi, le Seigneur nous le dit : mieux vaut pour l’homme faire le sacrifice de sa volonté propre, devenue inapte à le gouverner depuis qu’Adam se sépara de la divine Volonté, que de vouloir continuer à vivre sous son commandement corrompu et mauvais. Jésus ne pouvait pas dévoiler le sens profond de ces versets avant d’avoir fait connaître à cette génération le don de la vie dans sa divine volonté, car l’homme ne peut pas vivre sans une volonté et il se serait perdu sans ces lumières explicatives. Sa Volonté donne une vie divine à nos actes, à nos mouvements, à nos pensées lorsque nous les faisons en elle. C’est ainsi que se fait petit à petit, acte après acte, la transfusion de sa Volonté en nous. Et, puisque sa Volonté à la puissance de vaincre le péché et de régénérer la vie là où la mort avait mis son règne, elle opérera en nous et pour nous la restauration de notre volonté et de notre nature telles que désirées et voulues par le Père. C’est bien au sacrifice de notre volonté propre que nous sommes ici appelés.
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