Je suis en général plutôt tolérant à l’égard de Foreign Affairs. Mais ici j’ai dû me forcer à mettre en Français ce texte totalement surréaliste. Je l’ai fait car le lecteur qui n’est pas vraiment versé dans la géopolitique peut y lire, peut toucher du doigt la situation de l’Ukraine son échec, sa défaite et par contre coup toute la profondeur du désastre abyssal pour l’OTAN, les États-Unis, et surtout, l’Europe qui a tout perdu dans cette affaire, sa réputation, son indépendance, son énergie et ses équilibres financiers. Sans parler de son honneur. Comme on dit, tous ces aveux, enrobés de conneries viennent de la bouche du cheval, personne ne peut dire que ce sont des opinions du camp d’en face, de la propagande. Ce sont leurs aveux, hypocrites, emberlificotés dans une rhétorique encore éminemment prétentieuse. Avec une pensée et des raisonnements aussi faux, aussi bêtement pontifiant, on comprend mieux l’échec de la politique étrangère américaine, il est consubstantiel de la culture de prétention exceptionnaliste anglo-saxonne. Ce texte est truffé d’erreurs de logique, d’inversions, de pirouettes, de contradictions ; comment penser correctement quand on a un tel pathos dans la tête ? La pensée est un outil pour rendre intelligible, transformer le réel, pour nous adapter. Comment peut-on s’adapter au monde en pensant aussi faux ? Tenez-vous bien ce texte est intitulé, vous ne le croiriez jamais si ce n’était écrit. Bruno Bertez ---------------------- par Richard Haass et Charles Kupchan La contre-offensive de l’Ukraine semble être au point mort, au moment même où le temps pluvieux et froid met fin à la deuxième saison de combats dans les efforts de Kiev pour inverser l’agression russe. Dans le même temps, la volonté politique de continuer à fournir un soutien militaire et économique à l’Ukraine a commencé à s’éroder aux États-Unis comme en Europe. Ces circonstances nécessitent une réévaluation globale de la stratégie actuelle que poursuivent l’Ukraine et ses partenaires. Une telle réévaluation révèle une vérité inconfortable : à savoir que l’Ukraine et l’Occident sont sur une trajectoire non durable, caractérisée par une inadéquation flagrante entre les fins et les moyens disponibles. Les objectifs de guerre de Kiev – l’expulsion des forces russes du territoire ukrainien et la restauration complète de son intégrité territoriale, y compris la Crimée – restent juridiquement et politiquement inattaquables. Mais stratégiquement, ils sont hors de portée, certainement dans un avenir proche et probablement au-delà. Le moment est venu pour Washington de diriger les efforts visant à forger une nouvelle politique qui fixe des objectifs réalisables et aligne les moyens et les fins. Les États-Unis devraient entamer des consultations avec l’Ukraine et ses partenaires européens sur une stratégie centrée sur la volonté de l’Ukraine de négocier un cessez-le-feu avec la Russie et de faire passer simultanément son accent militaire de l’offensive à la défense. Kiev ne renoncerait pas à restaurer l’intégrité territoriale ni à tenir la Russie économiquement et juridiquement responsable de son agression, mais elle reconnaîtrait que ses priorités à court terme doivent passer de la tentative de libérer davantage de territoire à la défense et à la réparation de plus de 80% du territoire du pays qui est toujours sous son contrôle. La Russie pourrait bien rejeter l’offre de cessez-le-feu de l’Ukraine. Mais même si le Kremlin se montre intransigeant, le passage de l’Ukraine de l’offensive à la défense limiterait la perte continue de ses soldats, lui permettrait de consacrer davantage de ressources à la défense et à la reconstruction à long terme et de renforcer le soutien occidental en démontrant que Kiev dispose d’une stratégie viable visant des objectifs réalisables...
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