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Dans son dernier ouvrage, L’abîme de la liberté, Michel Freitag théorise la globalisation comme « le couplage entre l’hyperpuissance militaire américaine et la mégapuissance systémique du capitalisme », dont le telos ne peut être que la destruction du monde. Aussi l’auteur propose-t-il une approche nouvelle quant à la différence entre impérialisme et globalisation : si le premier consiste à dominer et piller des sociétés, la seconde vise à détruire les bases matérielles et les fondements civilisationnels de tout État qui s’oppose au suprématisme des États-Unis. La géopolitique de puissance a acquis un statut ontologique: la domination, l’appareil scientifique et technique, la forme- marchandise sont intimement et systématiquement liés. À partir de la mutation du Pouvoir en Puissance, Freitag prolonge et approfondit l’intuition de Hannah Arendt: une
