Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kan’ani, a regretté samedi la révocation par l’Ukraine de l’accréditation de l’ambassadeur iranien, déclarant que cette décision était “basée sur des rapports non confirmés et résultait du battage médiatique de parties étrangères“. L’Ukraine a déclaré vendredi qu’elle allait retirer l’accréditation de l’ambassadeur iranien et réduire considérablement le nombre de membres du personnel diplomatique à l’ambassade d’Iran à Kiev en raison de ce qu’elle a appelé la décision “inamicale“ de Téhéran de fournir des drones aux forces russes. En réaction à ces affirmations, M. Kan’ani a une fois de plus réitéré la position explicite de l’Iran sur la “neutralité active“ dans le conflit actuel entre l’Ukraine et la Russie. L’Iran s’oppose à la guerre et insiste sur la nécessité de régler les différends par des voies politiques sans aucune violence, a souligné le porte-parole iranien. Il a noté que les nombreuses réunions et contacts entre le ministre iranien des Affaires étrangères et ses homologues russe et ukrainien au cours des derniers mois ont été conformes à la politique visant à aider à résoudre la crise. M. Kan’ani a conseillé au gouvernement ukrainien de “s’abstenir de se laisser influencer par des tiers qui cherchent à détruire les relations entre les deux pays.“ L’Iran a par le passé rejeté les affirmations concernant son projet de vendre des “centaines“ de drones à Moscou et de former les pilotes russes à leur utilisation, affirmant que le pays n’aiderait aucun des deux camps en guerre. La Russie a lancé une “opération militaire spéciale“ en Ukraine le 24 février, affirmant qu’elle vise à “démilitariser“ la région de Donbas, dans l’est de l’Ukraine, qui est composée des républiques de Donetsk et de Lougansk. Ces dernières semaines, la Russie a radicalement changé sa méthode de combat, retirant une grande partie de ses troupes mais privilégiant des tactiques asymétriques provoquant davantage de destruction d’équipements militaires ennemis. Des tactiques qui ne sont pas étrangères à la Russie après son expérience en Syrie, où la résistance et des conseillers militaires iraniens étaient présents. Une expérience qui, à l’heure actuelle, leur profite largement et qui pousse même les Ukrainiens à blâmer l’Iran. ▶ Luc Michel, géopoliticien et Arnaud Develay, d’expriment sur ce sujet.
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