Cinq jours après l’attaque du Hamas la plus meurtrière de l'histoire contre l'État hébreu, dont le bilan dépasse les 1 200 morts et blessés, Israël continue de frapper sans relâche la bande de Gaza et jure de “détruire“ le groupe terroriste. Hier soir, le Premier ministre Israélien a été très clair : le pays est “passé à l’offensive“ et “tout membre du Hamas est un homme mort“. “Le Hamas, c’est Daesh et nous allons les écraser et les détruire comme le monde a détruit Daesh“, a-t-il ajouté lors d’une première allocution solennelle commune avec les membres de son cabinet de guerre formé plus tôt dans la journée. Un organe composé de trois hommes : Benjamin Netanyahou, son rival de l’opposition, Benny Gantz, ancien chef d'état-major de Tsahal, et le ministre de la Défense Yoav Gallant, tous trois sur la même longueur d’onde. “Il faut effacer le Hamas de la surface de la terre“ a déclaré hier soir Yoav Gallant. Mais comment ? Se pose notamment la question des modalités d’une intervention terrestre alors que 360 000 réservistes sont désormais mobilisés par l'armée israélienne, soit 4 % de la population appelée à prendre les armes et que le Hamas détient environ 150 otages. Un conflit surveillé de très près par les États-Unis. Le chef de la diplomatie américaine est attendu ce jeudi à Jérusalem pour une visite de solidarité. Depuis le début de l'embrasement, Washington s'est montré plus que jamais en soutien de l'État hébreu. Mais Joe Biden demande à son allié de respecter le droit de la guerre alors que les États-Unis travaillent à permettre aux civils de quitter la bande de Gaza, placée en “siège total“, et où la lumière s’est éteinte avec l’arrêt hier de la seule centrale électrique du territoire. “La bande de Gaza ne recevra ni eau, ni électricité, ni carburant tant que des otages y seront détenus par le Hamas“, a affirmé ce jeudi le ministre de l’énergie israélien, Israël Katz, sur X (anciennement Twitter). Parmi les otages figurent beaucoup des civils, dont des jeunes capturés pendant un festival de musique, des personnes âgées, des enfants et probablement des Français. Selon un dernier bilan communiqué par Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, douze ressortissants français sont morts dans l’attaque en Israël et dix-sept sont portés disparus dont plusieurs enfants “probablement enlevés“ par le Hamas. Depuis Tel-Aviv les familles des franco-israéliens disparus ou pris en otage ont lancé un appel à l’aide lors d’une conférence de presse : “Emmanuel Macron, vous avez le pouvoir de les ramener à la maison“. Pour parler de la situation et de ses possibles conséquences en France, le chef de l’État avait invité à l’Élysée ce midi les différents chefs des partis politiques représentés au Parlement ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. La rencontre sera suivie d’une prise de parole solennelle à 20 heures sur France 2 et TF1. Le ministre de l’Intérieur a indiqué ce matin sur France Inter que “plus d'une centaine“ d’actes antisémites recensés en France, depuis samedi dernier et de 24 interpellations dans l’Hexagone. Dans la soirée devrait atterrir à Paris le premier vol spécial affrété par Air France en provenance de Tel Aviv pour rapatrier les compatriotes identifiés comme les plus vulnérables parmi les ressortissants français de passage et résidents en Israël. A savoir les mineurs isolés, les femmes enceintes en particulier, les personnes en situation de handicap ou en situation médicale présentant une urgence particulière sont considérés comme prioritaires. D’autres vols suivront avec les mêmes critères. Un tri “inadmissible“ dans le rapatriement des Français selon Daphna Poznanski-Benhamou, membre du bureau de l'Assemblée des Français de l'étranger en Israël. “Je ne sais pas ce qu'il se passe au Quai d'Orsay (…) ils n'ont pas pris du tout la mesure de ce qu'il se passe ici“ a-t-elle ajouté sur franceinfo. De son côté, le Quai d'Orsay a répondu que “l'ambassade de France à Tel-Aviv fait son maximum“. Nos invités : - Alain Bauer, Professeur au CNAM, responsable du pôle sécurité, défense et renseignement - Nicole Bacharan, politologue et historienne - Alexandra Schwartzbrod, Directrice adjointe de la rédaction - “Libération“, ancienne correspondante en Israël de 2000 à 2003 - Vincent Lemire, Historien, ancien directeur du Centre de recherche français à Jérusalem Retrouvez-nous sur : | Notre site : | Facebook : | Twitter :
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