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Dan George LE DISCOURS : LAMENTATION SUR LA CONFDRATION 01/01/1967 Empire Stadium de Vancouver

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Publication d’origine, ici: Le 1er juillet 1967, le chef de la nation Səlilwətaɬ (Tsleil-Waututh), Dan George, a prononcé le discours suivant devant 32 000 personnes célébrant le 100e anniversaire du Canada à l’Empire Stadium de Vancouver. La foule s’attendait à un événement festif, mais la puissante performance du chef Dan George a plutôt remis en question le sens de la Confédération et l’impact de la colonisation sur les peuples autochtones. Au début, le public est resté silencieux, mais a ensuite ovationné le chef Dan George. Le discours a fait la une des journaux nationaux le lendemain. LE DISCOURS : LAMENTATION SUR LA CONFÉDÉRATION Depuis combien de temps je te connais, oh Canada ? Cent ans? Oui, cent ans. Et bien d’autres encore. Et aujourd’hui, alors que vous célébrez vos cent ans, Ô Canada, je suis triste pour tous les Indiens de tout le pays. Car je vous ai connu lorsque vos forêts étaient à moi ; quand ils m’ont donné ma viande et mes vêtements. Je t’ai connu dans tes ruisseaux et tes rivières où tes poissons brillaient et dansaient au soleil, là où les eaux disaient : « viens, viens manger de mon abondance ». Je t’ai connu dans la liberté des vents. Et mon esprit, comme les vents, parcourait autrefois vos bonnes terres. Mais au cours des cent années écoulées depuis l’arrivée de l’homme blanc, j’ai vu ma liberté disparaître comme le saumon s’éloigner mystérieusement vers la mer. Les étranges coutumes de l’homme blanc, que je ne comprenais pas, me pesaient jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer. Quand je me battais pour protéger ma terre et ma maison, on me traitait de sauvage. Quand je ne comprenais ni n’acceptais son mode de vie, on me traitait de paresseux. Lorsque j’ai essayé de gouverner mon peuple, j’ai été déchu de mon autorité. Ma nation a été ignorée dans vos manuels d’histoire – elle n’était guère plus importante dans l’histoire du Canada que les bisons qui parcouraient les plaines. J’ai été ridiculisé dans vos pièces de théâtre et dans vos films, et quand j’ai bu votre eau de feu, je me suis saoulé – très, très saoul. Et j’ai oublié. Oh Canada, comment puis-je célébrer avec toi ce centenaire, ces cent ans ? Vous remercierai-je pour les réserves qui me restent de mes belles forêts ? Pour les conserves de poisson de mes rivières ? Pour la perte de ma fierté et de mon autorité, même parmi mon propre peuple ? Par manque de volonté de riposter ? Non! Je dois oublier ce qui est passé et disparu. Oh mon Dieu au ciel ! Rendez-moi le courage des anciens chefs. Laissez-moi lutter avec mon environnement. Laissez-moi à nouveau, comme autrefois, dominer mon environnement. Permettez-moi d’accepter humblement cette nouvelle culture et à travers elle, de m’élever et d’avancer. Oh mon Dieu! Comme l’oiseau-tonnerre d’antan, je ressusciterai de la mer ; Je saisirai les instruments du succès de l’homme blanc – son éducation, ses compétences, et avec ces nouveaux outils, je ferai de ma race le segment le plus fier de votre société. Avant de suivre les grands chefs qui nous ont précédés, ô Canada, je verrai ces choses se produire. Je verrai nos jeunes courageux et nos chefs siéger dans les maisons de droit et de gouvernement, gouvernant et étant gouvernés par la connaissance et les libertés de notre grand pays. Ainsi allons-nous briser les barrières de notre isolement. Les cent prochaines années seront donc les plus grandes de la fière histoire de nos tribus et de nos nations.

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