Soirée humoristique organisée le 8 janvier 2015 à l'Espace Culturel et Universitaire Juif d'Europe avec Virginie Bellaïche (The Sefwoman), Olivier Ranson (Le Parisien) et Alain Granat (Jewpop). Nous avions programmé avec enthousiasme une soirée-débat autour de l'humour. C'est Olivier Ranson, dessinateur de presse et caricaturiste qui a été choisi pour animer le débat entre Alain Granat de Jewpop et The Sefwoman. Après l'horreur absolue que constitue l'assassinat de nos douze concitoyens, dont dix membres de l'équipe de Charlie Hebdo et deux policiers présents pour les protéger, le 7 janvier, nous n'avions pas le coeur à “faire de l'humour“. Nous avons d'abord interrogé Olivier Ranson qui vient de perdre quelques uns de ses amis et confrères. Il a tenu et nous avec lui à maintenir cette soirée d'humour, dédiée en hommage à ces combattants de la liberté dont l'arme était le pinceau, le crayon et la plume. Parce que les assassins ont voulu tuer la liberté, semer la terreur, anéantir l'humour, la dérision iconoclaste de Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et leurs amis et collègues, nous nous devons, en ce jour de deuil national, de ne pas laisser ces criminels triompher parce qu'ils nous auraient fait taire. Présentation de la soirée : Tout le monde connaît la célèbre plaisanterie : Une jeune fille désespère de voir un prétendant répondre à son annonce de rencontre. Sa mère l'interroge sur le texte de cette annonce et la réponse est sans appel : “Jeune fille juive recherche Ashkénaze jovial ou Séfarade cultivé“… Cette image d'Epinal du Wouswous et du Couscous a d'autant plus disparu du paysage juif français qu'on y compte nombre de mariages “mixtes“ au sens le plus élaboré du terme : un Ashkénaze et une Séfarade ou une Ashkénaze et un Séfarade. Mais il existe aussi des combinaisons moins conventionnelles qui n'ont rien à envier au mariage pour tous. Si on est plus masochiste que cela parce qu'on estime que ce n'est pas assez compliqué, on peut y ajouter le paramètre du couple (au sens mécanique du terme) religieux-agnostique. Et au risque de faire pleurer dans les chaumières une Cosette qui s'appellerait Yentl ou Fortunée, la dualité riche-pauvre. Quoi qu'il en soit, un débat profond bouleverse la Communauté juive dans son ensemble : comment appeler un enfant issu de parents par exemple polono-marocains ? Deux camps irréductibles s'affrontent : les adeptes du mot “Ashkéfarade“ sont en conflit ouvert avec les partisans du terme “Séfarnaze“. Pour résoudre ces problèmes si cruciaux pour l'avenir du Gefilte Fish et de la Bkaila, ce 8 janvier 2015 sera l'occasion d'un face à face plus déterminant que Yalta ou le destin de la planète, un débat étonnant et sans doute détonnant entre Alain Granat, fondateur du site web JewPop et l'une des plumes de ce même site, la célèbre The Sefwoman qui a choisi cette soirée et ce lieu pour révéler qui se cache derrière cet énigmatique pseudo, à l'occasion de la sortie de son livre “Je suis juive mais je me soigne“ (Jungle, 01-2015). Face à Alain Granat, Ashkénaze assumé, cette Sefwoman est-elle si Sef que ça ? Que nous en dit-elle ? “Dans “Starmania“, un personnage chantait “J'aurais voulu être un artiste“, moi “j'aurais voulu être ashkénaze“ car longtemps tout chez les séfarades m'horripilait : les coutumes, les rites, la joie, la cuisine, les traditions ancestrales, le machisme, les noms de familles, le niveau sonore, etc. J'ai mis du temps à apprécier, appréhender, dompter cette identité qu'on m'a collée de force… “ Comme arbitre, Olivier Ranson, le célèbre illustrateur de l'actualité à travers la bande dessinée, dans l'Arche et le Parisien qui manie aussi bien la langue que ses crayons et ses pinceaux.
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