Lors de la première heure de son intervention devant les journalistes à l'Elysée, Emmanuel Macron a donné le cap d'une politique basée sur l'ordre, l'éducation et le mérite. Une droitisation sans surprise du discours présidentiel. Les dernières semaines avaient été celles du bilan et de la gestion de crise. De la sortie du brouillard politique glaçant né de la Loi immigration et de ses tourments. Emmanuel Macron avait tenté de colmater les brèches en intervenant sur France 5, dans un format décontracté, à la mi-décembre. Il avait esquissé quelques idées dans une tribune puis frappé fort, en termes de communication, en nommant Gabriel Attal à Matignon il y a huit jours. Puis en opérant avec lui un virage à droite, incarné par deux ministres venues de la Sarkosie, Rachida Dati (Culture) et Catherine Vautrin (Travail et Santé). Il défendra la “présomption d'innocence“ de la première. “Pourquoi ce gouvernement est-il le plus resserré et le plus jeune de la République?“, fait mine d'interroger Emmanuel Macron, en préambule de sa conférence de presse télévisée, ce mardi soir. En direct depuis la salle des Fêtes de l'Elysée, devant plus de 300 journalistes, le chef de l'Etat ne procrastine plus, ni ne fait des phrases. Le voici lisant ses notes, servant un discours affûté et calibré, avant de laisser libre cours aux questions de journalistes qui, en revanche, n'ont pas d'espace pour le contredire ou le pousser dans ses retranchements. En deux heures et demi, il ne s'agit plus de s'en tenir à l'écume des jours politiques, mais de tracer une perspective. “Dire au pays d'où nous venons et où nous allons. Nous avons cherché à suivre une ligne claire“, résume Emmanuel Macron. Par cette formule de la “ligne claire“, il rappelle un mouvement qu'avait lancé son ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb il y a une dizaine d'années, alors qu'il émargeait au Parti socialiste. Mais chez un président de la République qui veut embrasser “démocrates, écologistes et républicains“, ce qui lui offrirait une majorité rêvée à l'Assemblée nationale, l'heure n'est plus aux clins d'œil politiques. Convaincu de diriger un pays “mieux armé qu'il y a six ans et demi“, même si “nous n'en avons pas fini avec notre histoire de progrès“, Emmanuel Macron n'a qu'un triptyque entre les lèvres : “Audace, action et efficacité“. Une doctrine aux contours libéraux qui rappellent ses débuts. Comme s'il s'agissait de revenir à l'ADN du macronisme, à la fois dépassant les clivages politiques et favorisant l'émancipation individuelle par l'entreprise. “La force de mouvement réside en chacun d'entre nous“, il insiste, sous l'œil d'un Gabriel Attal qui a fait sa notoriété sur l'interdiction de l'abaya et l'expérimentation de l'uniforme, sur la “tenue unique qui efface les inégalités“. Elle est expérimentée dans une centaine d'établissements volontaires. “Si c'est concluant, indique-t-il, nous la généraliserons en 2026“.
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