Francis Lalanne à la cérémonie de Yom Hatsmaout à la Synagogue de la Victoire. La synagogue, parée pour l’occasion d’habits de lumière aux couleurs d’Israël, a accueilli des personnalités du monde juif accompagnés notamment par Francis Lalanne qui a chanté des mélodies israéliennes. Francis Lalanne : “Un jour, je suis arrivé en Israël pour faire une émission de télé, je devais rester deux jours et je suis resté deux mois. Ça a été un coup de foudre, une révélation. J’ai appris à connaître ce pays, à l’aimer ; j’ai appris à connaître et aimer ce peuple à tel point que j’eus le sentiment d’en faire partie. Ce fut pour moi une sorte d’évidence : non pas quelque chose que j’ai réfléchi mais dans lequel je me suis réfléchi et projeté. Oui, j’ai eu ce sentiment d’appartenir à ce peuple, à cette communauté d’idées, à sa vision du monde dans laquelle je retrouvais la mienne. Et il se trouve que lorsque je suis arrivé sur cette terre, je ne parvenais pas à avoir d’enfant avec la femme de ma vie. Je suis allé au Kotel, j’ai prié. Neuf mois plus tard, j’ai eu un bébé, puis d’autres enfants ont suivi… Pendant plus de cinq ans, on m’a dit qu’il n’y avait pas de solutions, j’ai demandé à Dieu devant le Mur des Lamentations qu’il m’envoie un enfant : neuf mois plus tard, oui, j’étais père. Ou bien c’est une coïncidence, ou bien c’est une résonance : entre, d’un coup, moi sur terre et la part de moi dans le ciel, sur laquelle veille les anges. Il y a eu trop de coïncidences et d’incidences dans ma rencontre avec Israël pour que je ne sois pas envahi par un amour infini pour cette terre et les gens qui l’habitent. A l’heure où une nouvelle vague d’antisémitisme ravage le monde, qui en plus a trouvé le masque et le prétexte « humaniste » de l’antisionisme, il est essentiel d’afficher ma sympathie et mon amour d’Israël et des Juifs du monde entier. Le silence, aujourd’hui, est pire qu’un aveu. Se taire sur cette nouvelle forme de persécution du peuple juif, c’est une façon de la cautionner. Par l’attachement que j’ai pour Israël, je refuse, quant à moi, de la cautionner. J’affiche donc très ouvertement et ma sympathie et mon amour pour Israël. Je pense que la force d’Israël, c’est d’être capable de ne pas être l’ennemi de son ennemi. Il faut mettre un terme à cette guerre et seul Israël en est capable. Car Israël a plus de maturité dans ce conflit que ceux qui aujourd’hui réclament sa destruction et son éradication, position complètement immature. Je dis simplement qu’il faut qu’Israël reste arc-bouté sur ses frontières, refuse d’abandonner des parcelles de sa souveraineté aux Palestiniens en échange de rien. Oui, en face, il y a toujours, en filigrane, l’objectif de l’éradication de l’Etat d’Israël. D’une part, il faut qu’Israël consolide sa souveraineté nationale, organise la sécurité de ses habitants, d’autre part, il faudrait se tourner vers ses ennemis en amis. Et essayer d’amorcer un dialogue tourné vers un projet partenarial sur le plan économique. Et on ne peut pas fonder une entente sur le projet d’éradication d’une des deux parties. C’est pour cela qu’Israël doit consolider la sécurité de ses ressortissants pour être une partie matériellement capable de s’entendre avec l’autre. La terre appartient à ceux qui l’ont cultivée, ceux qui ont fait poussé des arbres dessus. On veut avec des visions politiques et religieuses nous faire croire qu’il y a une virtualité politique qui a existé avant, nous faire croire que ceux qui ont cultivé cette terre n’en sont pas propriétaires. Ce n’est pas possible. On introduit un raisonnement logique dans une vérité mathématique. Je veux dire : aujourd’hui, la réalité, ce n’est pas le raisonnement logique d’un Juif ou d’un Palestinien. Ce qui fait qu’Israël est aux Israéliens aujourd’hui, c’est cette vérité mathématique : ce pays a été créé, fertilisé, bâti par des gens d’origine juive à qui l’Histoire a donné les clés de ce territoire, et qui ont fait pousser des arbres dans le désert. Au nom de l’objectivité, Israël doit rester à ceux qui ont développé, fabriqué, créé cet Etat. Pour atteindre la paix, il faut à un moment donné qu’une des deux parties ait suffisamment de recul, d’intelligence, de positivité, de force et de courage pour trouver les mots et les idées que l’autre ne trouve pas. Et si j’ai foi en Israël, si j’exprime mon amour pour cette terre, c’est parce que je pense qu’il a cette force, cette intelligence, ce courage et cette maturité, cette expérience de la persécution qui lui donne cet instinct de conservation et ce sens de la diplomatie et de l’autre. Je pense que dans toute forme de raisonnement politique, il y a une âme et un corps. Il faut arriver à consolider la souveraineté d’Israël en empêchant tout ce qui est politiquement destiné à mettre en cause cette souveraineté et, dans le même temps, trouver le chemin vers ceux qui veulent détruire cette souveraineté.“
Hide player controls
Hide resume playing