Seydou Koné, alias ALPHA BLONDY est un chanteur de reggae ivoirien né à Dimbokro en 1953. Il chante aussi bien en français, en dioula (la langue véhiculaire de l'Afrique de l'Ouest sahélienne) qu'en en anglais, langue qu'il apprit au Liberia, pays voisin anglophone, et qu’il perfectionna lors de sa période new-yorkaise en 1976. Et c’est à New-York à l’instar d’autres compatriotes, en fréquentant les communautés caribéennes, notamment jamaïcaine, qu’il s’initia au reggae, profondément imprégné par le concert donné par Burning Spear à Central Park cette année-là. Durant deux ans, il étudie l’anglais (Geneva School of business, puis American Langage Program de l’université de Columbia) et cumule les petits jobs tout en écrivant ses premiers titres. Il fait ensuite un séjour au Texas, à Waco, avec l’aide un compatriote pour de nouveaux jobs. Il quitte le Texas pour être présenté au groupe The Sylvesters (une famille de dominicains qui jouent dans les petites salles de l’état de N-Y) par le jamaïcain Clive Hunt. C’est ainsi qu’il commence à se produire en première partie des Sylvesters avec des titres comme « Burn Down The Apartheid », « Bory Samory » (publié sur l’album « Cocody Rock » en 1984), « War » de Bob Marley adapté en français « La Guerre » (publié sur l’album « Dieu » en 1994). Après quatre années passées aux Etats-Unis, Blondy (son surnom lorsqu’il était étudiant en Côte d’Ivoire) décide de rentrer au pays en 1980. Il se retrouve à Abidjan dans le ghetto ghanéen d’Adjamé où il répète au Bracodi Bar. Il rajoute Alpha à son surnom de Blondy en signe d’espérance pour un nouveau départ. Avec l’appui d’un copain d’enfance (Roger Fulgence Kasy), il passe une première fois à la télévision (RTI), et c’est le succès ! Le producteur (G. Benson) lui propose de produire son premier album « Jah Glory », qui sort en 1982-83. Le titre « Brigadier Sabari » (= « Brigadier, pitié ! ») qu’il avait hésité à incorporer dénonce les violences policière. Or il fait un tabac en Côte d’Ivoire ! Prélude à une carrière dense, riche en albums (on en comptait 18 en 2015) et innombrables concerts… Les textes chantés par Alpha Blondy sont souvent politisés. Il se positionne contre l’avortement (« Abortion Is A Crime ») et milite pour la paix : il est l’Ambassadeur de l’ONU pour la Paix en Côte d’Ivoire. Mais en proférant des propos que l’on pourrait qualifier de racistes « anti-Blancs » (« Sales Racistes ») et notoirement anti-français dans nombre de titres (« Armée française »), avec des arguments fallacieux concernant l’époque coloniale, il pourrait lui être reproché d’inciter à la haine raciale. Bien vu cependant avec le titre « Guerre Civile », un titre qui s’est malheureusement avéré visionnaire deux ans plus tard. Mais avec « Apartheid = Nazisme » : là encore on joue avec le feu ; où est-il allé chercher ça ? Et on ne sait plus très bien non plus à quels saints il se voue : Dieu, Jésus, Allah, Yahvé, Elohim, Jah… Assez mystique et versatile notre Alpha. L'album « Jérusalem» est le cinquième d’une discographie pléthorique.
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