Résumé : Un Sarrasin s’allie au roi Marc, souverain des Cornouailles, pour renverser le roi Arthur. Dans sa forge, John ne rêve que de devenir chevalier pour pouvoir épouser Linet, la fille du comte de Yeonil .... Le metteur en scène de ce film, Tay Garnett n’a jamais recueilli l’unanimité : “Personnalité négligeable“ (Georges Sadoul), “metteur en scène énergique“ (Jean George Auriol). Pourtant, des films comme Voyage sans retour (1932), La Malle de Singapour (1935) ou Le Facteur sonne toujours deux fois (1946) sont au Panthéon du cinéma. En 1954, les producteurs (Irving Allen et Albert R. Broccoli) débauchent des réalisateurs us pour tourner en Grande-Bretagne (une loi protectionniste incite les majors à tourner en Angleterre à bas coût), et ils voient en lui un réalisateur en or : professionnel, disponible et sur le déclin (comprendre : moins cher). D’où ce film qui dans la grande tradition du cinéma britannique d’aventures, permet d’avoir à disposition un nombre conséquent de costumes et d’armes factices et de t’orner en vrais décors (Pays de Galles, Espagne). Le scénario est plus que classique : une situation historico-politique connue de tous (les invasions vikings), des justes (la cour du roi Arthur, les chevaliers de la Table ronde), des fourbes (Palamides et les Sarrasins), des païens, un valet sanguinaire et muet, une belle princesse, une injustice à réparer. Les personnages obéissent également à une trajectoire qui respecte un certain nombre d’étapes obligées : le héros, fuyant et réservé, se révèle dans l’adversité, les malentendus sont réparés en conclusion et les méchants sont démasqués dans le dernier quart d’heure. Pour optimiser ces ingrédients, Tay Garnett s’entoure d’une distribution solide : Peter Cushing en Sarrasin félon, qui peut s’appuyer sur une bonne dose de maquillage pour mettre en valeur son perfide regard bleu, André Morell, incarnation de la Loyauté et de l’Honneur, solide dans son armure, génial en maître d’armes, Patrick Troughton, futur Doctor Who (période 1966/1969), jamais crédible mais toujours captivant, et pour la partie féminine, Patricia Medina qui assure le minimum sans jamais forcer pour incarner la figure idéale typique de la Dame courtoise. Que dire d’Alan Ladd (qui ne restera qu’une dizaine de jours sur place, laissant aux cascadeurs le soin de doubler les scènes en armure) ? Transparent, empâté, lent et mutique, il passe complètement à côté de son rôle (il a malheureusement commencé à sombrer dans l’alcool). C’était son nom sur l’affiche qui était recherché, pas son interprétation. La question du paganisme, aussi, est étrangement amenée, ce qui donne à l’histoire une tonalité qui flirte avec le fantastique. Malheureusement, ce segment scénaristique est trop vite abandonné, nous laissant sur notre faim. Kitchissime, sans prétention et non dénué d’intérêt, Le Serment du chevalier noir reste quand même une production mineure, trop vite réalisée pour être plus qu’anecdotique.
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