Paris et les Bouches-du-Rhône ne sont plus les seuls départements à être en zone rouge. Le gouvernement a placé hier 19 nouveaux départements en zone rouge, qui correspond à une circulation active du virus - avec plus de 50 cas pour habitants - comme l’a déclaré le Premier ministre Jean Castex lors d’une conférence de presse. Parmi les nouveaux départements, on retrouve les sept autres départements d’Île-de-France, le Var, les Alpes-Maritimes, le Rhône ou encore la Gironde et la Sarthe. Chez les DOM, la Guadeloupe et la Martinique entrent également en zone rouge, alors que Mayotte et la Guyane étaient déjà en urgence sanitaire, soit un stade de vigilance plus élevé. Dans sa conférence de presse, Jean Castex évoque une “recrudescence incontestable de l'épidémie” sur tout le territoire, avec un taux d’incidence désormais à 39 cas positifs pour habitants, soit “quatre fois plus qu’il y a un mois”, rappelle le Premier ministre. “L'épidémie regagne du terrain, et c'est maintenant qu'il faut intervenir”, a ajouté le chef du gouvernement. Les chiffres de propagation de l'épidémie en France sont en effet de plus en plus inquiétants, avec notamment une augmentation importante du nombre de personnes avec des symptômes ( 74%) par rapport à la semaine dernière. Une hausse des nouvelles hospitalisations et des personnes en réanimations est également constatée. De mercredi soir à jeudi soir, nouveaux cas de coronavirus ont été constatés en France, soit le deuxième plus haut total journalier depuis le début de l’épidémie. Pour faire face à cette progression toujours plus rapide du virus, le port du masque obligatoire, même en extérieur, continue de se généraliser. Dès ce vendredi 28 août, le port du masque est désormais imposé dans l’espace public à Paris et dans trois départements de la petite couronne : la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. A Marseille, le port du masque a été rendu obligatoire dans sept arrondissements le 18 août et depuis mercredi, c’est l’ensemble de la ville qui est désormais concernée par cette mesure. Celle-ci s’est accompagnée d’une fermeture obligatoire des bars et des restaurants à partir de 23h dans tout le département des Bouches-du-Rhône, une mesure qui passe très mal auprès des commerçants. L’obligation de porter le masque, dans l’espace public mais aussi dans les entreprises ou les universités s’accompagne inévitablement de la multiplication des réfractaires à ces consignes. La France compte donc elle aussi beaucoup d’anti-masques, sans que ceux-ci ne se soient encore lancés dans des manifestations, comme en Belgique ou en Allemagne. La généralisation du port du masque sera-t-elle suffisante pour éviter à la France d’être à nouveau submergée par une vague épidémique ? Combien de temps les mesures de distanciation sociale, le port du masque et les gestes barrières devront-ils encore être imposés aux Français ? Faut-il décentraliser encore davantage les décisions sanitaires ? Invités : Martin Blachier, médecin épidémiologiste, spécialiste de Santé publique Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Echos Anne Senequier, médecin, et co-directrice de l’Observatoire pour la santé mondiale de l’IRIS Hélène Romano, psychothérapeute, spécialiste de la prise en charge des traumatismes
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