Conférence | Roland Gori Dans nos sociétés de contrôle, l’information est le moyen privilégié de surveiller, de normaliser et de donner des ordres. Avec le langage numérique, les subjectivités se trouvent enserrées dans un filet de normes de plus en plus denses et contraignantes, transformant le citoyen en sujet neuro-économique et son éducation en fuselage de compétences étroitement déterminées en vue des compétitions à venir. Monde en folie qui, au nom de la vitesse et de l’efficacité, fabrique un homme numérique invité à se transformer en autoentrepreneur de lui-même, microentreprise libérale, autogérée et appelée à la concurrence débridée sur le marché des jouissances existentielles. Ces « fabriques de servitude » assujettissent les individus au nom de l’efficacité technique, de l’illusion d’un bonheur par les algorithmes et la mondialisation marchande. L’information, en particulier par les chiffres, devient le meilleur moyen de donner des ordres sans en avoir l’air et de placer les humains sur les autoroutes de servitude. Dans l’histoire des esclavages et des luttes sociales, les « marronnages » par la danse, le chant, le récit et le conte ont été des voies d’émancipation. Résister à cette folie normative par l’utopie et sa puissance d’imagination, son expérience de pensée, est une nouvelle manière d’agir et de penser le complexe, l’instable, le divers que le vivant exige. La mise en oeuvre des captations est réalisée par i-médias (service audiovisuel de l’université de Poitiers)
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