Le 8 juin, Nicolas, un homme de 24 ans, a été retrouvé mort chez lui, laissant sa famille et ses proches dans une profonde détresse. Diagnostiqué autiste à l'âge de deux ans et demi, Nicolas a également déclaré une maladie psychiatrique il y a quelques années. Sa mère accuse l’institution d’avoir abandonné son fils. Christelle, sa mère, se souvient : « Nicolas, c'était un battant. Il a passé toutes ses années en école ordinaire. C'était un humaniste, il aimait les gens » Malgré son autisme, Nicolas a pu passer son baccalauréat, mais c'est à cette période que les premiers signes de troubles psychiatriques ont émergé. Nicolas a commencé à être suivi par le service de psychiatrie de Chartres, mais selon sa mère, les soins apportés ont progressivement diminué. Il y a deux ans, Nicolas a obtenu un logement autonome, un accomplissement dont il était extrêmement fier. Cependant, la situation s'est rapidement détériorée. « Ça fait six mois que j'appelle à l'aide partout », raconte Christelle, désespérée. Nicolas était suivi pour son Trouble du Spectre Autistique (TSA) par le SAMSAH autisme de Chartres, mais les services médicaux et de soutien ont été supprimés progressivement. Des appels à l’aide ignorés... La situation de Nicolas est devenue critique lorsque, sans prise en charge adéquate, il a cessé de prendre ses médicaments. « Nicolas n'était pas conscient de son état et n'était pas en capacité de prendre des décisions. Avec le médecin du SAMU, nous avons décidé de faire intervenir la police pour l'hospitaliser. » Malgré son état critique, Nicolas n'a pas été pris en charge comme il se devait. À l'hôpital du Coudray, le médecin de garde n'a pas reconnu la gravité de la situation et a refusé de le voir. Quelques jours avant son décès, Nicolas avait tenté d'obtenir une hospitalisation volontaire, mais elle lui avait été refusé. Christelle se rappelle un épisode alarmant : « Il est allé aux toilettes des urgences du Coudray, est ressorti, et s'est ouvert les veines devant tout le monde. S'ils n'ont pas vu ça comme un appel à l'aide, alors quoi d'autre ? » Malgré cette tentative désespérée, Nicolas n'a été hospitalisé que deux jours. Christelle décrit avec douleur les dernières semaines de son fils : « Après sa sortie de l'hôpital de Chartres, il est allé à Paris, où il a demandé de l'aide à l'hôpital Georges-Pompidou. Ils l'ont pris en charge en psychiatrie, mais après un appel au CMP de Chartres, il a été de nouveau libéré. » Depuis ce jour, Nicolas n'a plus jamais donné de nouvelles. La famille de Nicolas, dévastée par cette perte, envisage de déposer une plainte contre le médecin psychiatre de l'hôpital de Chartres et contre le système de soins psychiatriques en général. « Je veux que toute la psychiatrie de Chartres change. Ce n'est pas possible de laisser des jeunes en souffrance comme ça et de les mettre à la porte. Nicolas n'est pas le premier, mais je veux qu'il soit le dernier. » Malgré ses troubles, Nicolas était un jeune homme aimé et apprécié. Il passait son temps à jouer aux échecs avec les passants rue de la poissonnerie à Chartres. Il aimait donner des cours aux plus jeunes. « C'était un amour, les gens le connaissaient » nous raconte sa mère. Je veux honorer sa mémoire en veillant à ce que ce qui est arrivé à Nicolas ne se reproduise jamais. »
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