Les extraits suivant mettent en évidence que, selon les propres croyances des arabes, ces derniers descendent des démons (djinns): Il y a déjà la croyance anté-islamique selon laquelle les déesses protectrices de La Mecque auraient été les filles issues du mariage entre Allāh et des jinniyya-s (démones). J. Chelhod : Les structures du sacré chez les Arabes; p. 78-84. Les Arabes de la période préislamique revendiquaient Jurhum, fondateur de la tribu par son nom, était le résultat d’une union entre un ange déchu et une femme humaine. Cette légende prit une importance démesurée pour les Arabes à cette époque, parce que cette tribu contrôlait l’ancien sanctuaire de La Mecque pendant une période de temps. Les historiens et commentateurs arabes ont exalté cette histoire, et prétendait qu’Ismaël, fils d’Abraham et père des Arabes, avait épousé une femmes de Jurhum. “ Pourtant, les djinns sont considérés comme étant nuisibles, la bible parle de ces anges déchus qui se sont rebellés contre Dieu. Le poète Ta’abbata sharran décrivit le combat qu’il livra, seul dans le désert, contre la terrible démone dite ghūla : « Elle avait deux yeux comme ceux d’un chat, un visage horrible, la langue fendue, deux jambes squelettiques, le crâne d’un chien, et sa peau semblait un manteau de cuir de chèvre élimé. » Ce poète a vécu au VIe siècle, peu avant la naissance de l’islam ; son poème ne comporte de ce fait aucune référence religieuse, mais il est resté très populaire jusqu’à nos jours. « Ta’abbata sharran » est en fait un surnom signifiant « il mit un chose malfaisante sous son bras » et faisant allusion à son fameux combat avec la ghūla. Un autre poète eut plus de chance : ‘Amr ibn Yarbū‘ se maria avec une jinniyya, qui lui donna plusieurs enfants. Le Prophète aurait dit : « Il y a parmi vous des expatriés (mugharrabūn) », c’est-à-dire, expliqua-t-il, issus d’un métissage avec des djinns. (Suyūtī) Ceci est exprimé par un hadīth : « L’Heure (= la fin des temps) viendra quand les enfants des djinns deviendront nombreux parmi vous. » (Suyūtī) Voici le récit de voyage du lettré iranien Ibn al-Mujāwir au Yémen au XIIIe siècle : G. Rex Smith, « Magic, jinn and the supernatural in medieval Yemen : examples from Ibn al-Mujāwir’ (...) « Les habitants de Turan descendent d’une femme appelée al-Fāliqa qui vint de la mer. Elle s’établit sur la terre et épousa un notable arabe qui la prit pour aller vivre dans le pays de Turan. Ils eurent des enfants, garçons comme filles. Les Arabes affirment que les habitants de Turan sont les descendants de cet Arabe et d’al-Fāliqa [suit une série de prodiges stupéfiants accomplis par cette femme]. Je demandai à ‘Amr ibn ‘Alī ibn Muqbil : Qu’est-il donc arrivé à al-Fāliqa ? Il répondit qu’elle était toujours vivante. Où donc ?, lui demandai-je. Dans la vallée de Qutayna, répondit-il. Je demandai où se trouvait cette vallée. Dans la région de Turan, répondit-il ; et elle ne mourra pas, jusqu’au Jour de la Résurrection. À ma question si chacun pouvait la voir, il répliqua : Oui, chacun, à la fin du délai de vie qui lui est imparti. » G. Rex Smith, « Magic, jinn and the supernatural in medieval Yemen : examples from Ibn al-Mujāwir’s 7th/13th century guide », dans Divination, magie, pouvoirs au Yémen, Quaderni di Studi Arabi, 13 (1995), p. 9. Etudiant les questions d’exorcisme dans la province yéménite du Hadramaout, S. Camelin constate : « L’amour semble être le motif le plus fréquent du contact entre les hommes et les djinns. Un djinn rencontre une femme dont il tombe amoureux, ou l’inverse, une jinniyya rencontre un homme dont elle tombe amoureuse. Dans ce cas, le djinn veut posséder l’humain. Il entre donc dans son corps. Cette possession se manifeste entre autre lorsque le djinn a un rapport sexuel avec la personne qu’il possède. Dans ce cas, l’homme (ou la femme) agit en gestes et en paroles comme s’il (elle) était en train d’avoir un rapport sexuel bien qu’il (elle) soit apparemment seul(e) dans la pièce. Par ailleurs, la personne marque soudain un désintérêt pour son entourage (et particulièrement pour son conjoint) et opère un repli sur elle-même. » S. Camelin, « Croyance aux djinns et possession dans le Hadramaout », dans Divination, magie, pouvoirs au Yémen, Quaderni di Studi Arabi, 13, 1995, p. 173. Cf. aussi Shiblī, op. cit., p. 104-112, et Suyūtī, op. cit., p. 98-117. Sources: éenne#Berkey2003 ﷺ-and-the-devil-named-al-abyad/#_ftn1 Arabs, and the Intelligent World of the Jinn ( PDFDrive ).pdf#bodyftn37
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