#KarimZeribi #Algérie #France #algérien #story #lejournaldepersonne Un américain, un français et un algérien se retrouvent en enfer et avec le temps ils ont fini par s’y faire. Seule ombre au tableau : ils n’ont plus aucune nouvelle des leurs et ça ne leur fait pas chaud au cœur. Ils ont fait appel à Lucifer pour les remettre en contact avec la terre. Lucifer acquiesce. Il leur précise que ça va leur coûter fort cher. Et il leur fournit aussitôt un portable. L’américain : hello mam, how do you do… looks like a paradise… nice…vice… what else… what do you expect ? … yes… yes the life by night… all right. A la fin de la communication, Lucifer lui tend la facture, un peu trop salée à son goût : 4 millions de dollars pour 4 vertigineuses minutes. Le Français fronça les sourcils, mais finit par céder à la tentation du vide et pour que le prix de revient soit plus léger, il a décidé d’abréger : Allo maman bobo, dis-moi pourquoi je ne suis pas beau ? Puis il raccrocha au nez de sa mère. Moins d’une minute ne change pas le prix du forfait… une minute au moins… ça vous fera 1 million d’euros, lui dit Lucifer. Ce qui n’a pas du tout refroidit l’Algérien décidé lui aussi à joindre les siens coûte que coûte. Allo… weldi… ah bon… weld weldi… ah bon… weld weld weldi… ah le temps ? Chez vous, ça passe toujours aussi vite. Non ici il y a le ifrit qui l’empêche d’aller aussi vite… passe moi weld weld weld weldi…c’est la vie qui ne cesse de renouveler le bail… je ne demande pas mieux qu’à m’adresser au fruit de mes entrailles... Non… non ici j’ai pas besoin de chercher du travail, c’est le travail qui me cherche. je dois raccrocher là? ok 30 minutes de conversation téléphonique qui vont lui coûter probablement le seul bras qui lui reste parce qu’il était manchot. 1 dinar algérien lui dit Lucifer en lui présentant la note de frais. Comment ça se fait ? dit le Français. Pour moi 1 million pour moins d’une minute et pour l’Algérien 1 dinar de merde pour plus d’une demi-heure ? C’est qu’il s’agit dans son cas d’appel local dit Lucifer, de l’enfer à l’enfer … on est chez soi. Hé bien figurez-vous que c’est l’essence même de la patrie, quelque chose qui ne passe pas, parce que ça nous lie à quelque chose qui nous dépasse. Même si c’est l’enfer, je le préfère au paradis… dit l’Algérien si fier d’être l’enfant chéri d’un pays qui ne peut être dans son cœur détruit. Il s’appelle Karim Zéribi !
Hide player controls
Hide resume playing